Histoire :
Eunji ; joli poupin, au visage caramel et aux traits coréens. Enfant peu éloquent, mais débordant d'énergie. Une création de parents issus de familles traditionnelles coréennes ; et présentent pour le grand bonheur des trois garçons.

Âgé de trois ans ; Eunji a déjà un crayon à la main, gribouillant des traits et des ronds sur des feuilles, et même sur les murs. Seulement, le bambin ne sait pas encore qu'il aura une punition lorsque son père découvrira ses œuvres. Et il grandit, simplement, à sa manière ; un peu isolé des autres gamins. Il est si discret et peu bavard, qu'il ne se fait pas remarquer. Tellement invisible que quelquefois, la maîtresse l'oublie. Mais Milo, il est comme ça. Distrait par ses feutres, il dessine au lieu d'écouter. Il est dans sa bulle et il s'y plaît. Et ça n'enchante pas papa. Eunji se doit d'être comme son aîné : intelligent, obéissant et attentif, mais aussi comme son cadet : sérieux, prévenant et réfléchi. Il a le devoir de suivre le chemin que papa lui a déjà tracé : être à la tête d’une des entreprises familiales. Et le petit exécute sans rien dire ; parce qu'il n'a aucune envie d'être privé de ses crayons, mais surtout qu’un gosse de dix ans n’en a rien à faire, de ces affaires d’adultes. Alors Eunji vit sa vie d'enfant, surveillé par les domestiques, épié par ses géniteurs ; écoutant de temps à autre les disputes de ses parents, le concernant.

Et voilà qu'il est contraint d'oublier ses instruments de dessins et de voguer à ses activités extrascolaires ennuyantes. Depuis que le garçon de treize ans a caricaturé l'une de ses enseignantes et le proviseur, sur le bureau du concerné ; le paternel a privé l'adolescent de toutes choses amusantes. Eunji est obligé de suivre des cours du soir, ainsi que des cours de piano et de s’entraîner au taekwondo ; jusqu'à ce que la punition soit levée.

Un corps musclé se dessine sous son uniforme de lycéen, et le jeune homme passe plus de temps à l’extérieur que dans l’établissement scolaire ; appréciant se promener dans les ruelles, et les photographier ou en faire des croquis. Et son comportement exaspère son paternel, bien déçu depuis longtemps par son second fils. Seize ans et les pensées remplies de ses rêves. Eunji veut vivre de sa passion ; et laisser sa marque sur l’épiderme de ses futurs clients. Seulement, un mariage s’impose à lui, une vie lasse dans un bureau à remplir des papiers et exécuter des meetings pendant des heures, dicteront ses journées. Une vie tracée par le patriarche Bakh.      

Un appartement miteux, un matelas à ressort en piteux état, un évier qui fuit, des radiateurs qui crient à l’aide sous leur rouille, un frigo inexistant et des bruits de baise de l’autre côté de la cloison ; voici le résultat de sa décision. Quitter sa famille à dix-sept ans, et suivre son propre chemin. Grâce à Shiryû ; patron du salon de tatouage, il ne crève pas de faim. Et pourtant ce choix résulte d'un tatouage. Eunji n'est pas croyant ; cette croix tatouée sur le dessus de sa main, est une simple provocation de sa part, face à la croyance imposable de son paternel.

Quatre années que Milo est tatoueur, deux ans qu’il loue un ancien atelier, juste au-dessus d’un sex shop. Son lieu de vie est une simple et grande pièce, au décor épuré. Une seule pièce intime : les toilettes.